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FT120 : start-ups, à vos candidatures !

Tech&droit - Start-up
23/10/2019
Annoncé en septembre 2019, juste après la révélation des start-ups du Next40, le FT120 est désormais lancé. Le point sur ses critères d’éligibilité et ses objectifs.
Faire émerger des leaders technologiques de rang mondial. C’est l’ambition de Cédric O, secrétaire d’État chargé du numérique, pour lequel « Les programmes French Tech 120 et French Tech Central, qui font suite au Pass French Tech, constituent une avancée supplémentaire dans l’accompagnement des start-ups sur l’ensemble des territoires ». Un ministre qui tient néanmoins à souligner que, loin de l’élitisme des 120 happy few, l’écosystème des start-ups françaises, qui en comprend plus de 10 000, ne se résume pas à ces 120 start-ups.
 
Rappelons qu’en septembre 2019 avait déjà été révélé le nom des 40 start-ups (v. Next40 et FT120 : ambitions et moyens d’action du gouvernement en faveur des start-ups françaises, Actualités du droit, 18 sept. 2019) distinguées en vue d’un accompagnement personnalisé, destiné à faire émerger ces futurs leaders technologiques.
 
Nouvelle étape avec la divulgation des critères d’éligibilité du FT120, qui permettront de présélectionner 80 autres start-ups à fort potentiel.
 
Des critères plus précis que ceux du Next40
Les critères du Next40 ont pu être critiqués pour leur "souplesse", notamment quant à la structuration des levées de fond (cash out, apport en equity ou engagement non dilutif) ou à la réalité de certaines d’entre elles.
 
Ceux des 80 start-ups restant à sélectionner sont plus précis, à ceci près qu’il ne s’agit que de critères d’éligibilité. Et non de sélection. Pas de transparence, donc, sur les critères de choix au sein des start-ups déclarées éligibles.
 
Voici les critères d’éligibilité :
 
  Chiffre d’affaires du dernier exercice entre 3M€ et 10M€ Chiffre d’affaires du dernier exercice supérieur à 10M€
Critères quantitatifs d’hyper-croissance : 50 % des places Croissance annuelle du chiffre d’affaires de 50 %+ (tolérance à 40%) sur les 3 derniers exercices fiscaux clôturés

(si la société dépasse le seuil de 3 M€ uniquement en 2018, une croissance d’au moins 75% entre 2016-2017 et 2017-2018 est exigée)
Croissance annuelle du chiffre d’affaires de 25 %+ (tolérance à 20 %) sur les 3 derniers exercices fiscaux clôturés
Critère quantitatif de levée de fonds : 50 % des places Une levée de fonds dans les deux dernières années d’au-moins 20 M€, en equity (part primaire uniquement)
Critères quantitatifs régionaux Les deux meilleures start-ups, une en matière de levée fonds et une en matière d’hyper-croissance, de chaque région (Outre-mer inclus) seront automatiquement sélectionnées
Critères communs
  • Age de la société < 15 ans
  • Pas de rachat
  • Entreprise innovante
  • Siège social en France
 
Au passage, souvent appréciée comme une société de moins de 7 ans (sans qu’un cadre légal ait clairement fixé ce critère), la start-up vient de prendre un coup de vieux. Au titre de ce programme, la start-up candidate devra avoir moins de 15 ans.
 
Côté calendrier, les échéances sont les suivantes :
  • 23 octobre – 29 novembre : candidature ;
  • décembre 2019 : traitement des candidatures par Bpifrance et la mission French Tech ;
  • janvier 2020 : dévoilement des 80 autres membres du FT120 et début de l’accompagnement.
Les start-ups peuvent donc candidater d’ici fin novembre sur ce lien : https://lafrenchtech.com/fr/la-france-aide-les-startups/french-tech-120-2/
 
L’accent mis sur les territoires
« La French Tech, ce n’est pas que le Next40, tient à souligner Cédric O. Celui-ci n’est que le résultat d’un élan entrepreneurial qui a conquis toute la France, accompagné par les acteurs locaux. Pour faire émerger plusieurs dizaines de leaders technologiques de rang mondial, nous devons ainsi accompagner les start-ups dans tous les territoires ».
 
Conséquences ? Des places dans les 80 start-up sont réservées pour les candidats issus des régions françaises. Au minimum 26 places sont donc conservées pour les jeunes pousses issues des territoires, Outre-mer inclus. Pour favoriser les régions, ces sociétés seront même sélectionnées indépendamment des critères d’éligibilité. Concrètement, l’une d’entre elles sera choisie sur la base de la levée de fonds et l’autre sur la base des critères d’hyper-croissance.
 
Vers une meilleure coordination des écosystèmes locaux ?
Premier pilier de cette coordination avec les régions, la création d’un conseil national des capitales et communautés French Tech. Instance de concertation et de co-construction des programmes à destination des écosystèmes territoriaux, il réunira des représentants des capitales et des communautés French Tech et comportera au moins 35 % de femmes. Ce conseil se réunira au moins une fois par trimestre autour de Cédric O. Sa première mission : co-construire d’ici la fin de l’année le programme French Tech Central.
 
Second pilier déployé dès janvier 2020, French Tech Central. Un programme co-construit avec le conseil national des capitales et communautés, qui devra accompagner dans les capitales French Tech, au plus près de leur environnement natif, les start-ups, pour mieux identifier leurs besoins spécifiques et déployer une réponse coordonnée entre acteurs publics.
 
Le contenu du programme d’accompagnement
Pour résoudre les difficultés énoncées par les entreprises en hyper-croissance, des offres sur mesure ont été conçues. Parmi celles-ci :
 
International
– un réseau international des administrations pour accueillir et accompagner localement les équipes des start-ups ;
– une étude approfondie des pays cibles et des outils pour aider la prise de décision de l’entreprise ; un coaching spécifique sur tous les sujets administratifs internationaux ;
– l’accès aux outils financiers de prospection de marchés.
 
Financement
– un accompagnement dédié pour l’introduction en bourse avec Euronext et la préparation de dossiers de candidature à des financements européens ;
– une cotation bancaire de la Banque de France revue pour intégrer les spécificités des start-ups
Services publics ;
– des référents et produits dédiés pour répondre aux interrogations des entreprises et anticiper les besoins ;
– une offre unique pour faciliter l’accès aux acheteurs publics.
 
Talents
– une page web reprenant les offres d’emplois des entreprises sélectionnées diffusée au niveau international ;
– un service de suivi des French Tech Visas.
Source : Actualités du droit